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A la folire !
23 mai 2013

Marie-France, ma mère qui aime un livre dans lequel une fille parle de sa mère

Chacun sa mère

Ma mère a plusieurs caractéristiques dont il convient ici d’énoncer les 2 principales : elle s’appelle Marie-France, et elle parle beaucoup. Je sais pas comment est la vôtre, mais la mienne a la capacité parfois déroutante de débiter beaucoup de choses en un temps très réduit.

Et il y a quelques temps de ça, au milieu des autres nouvelles dont elle m’informait avec énergie, elle m’a dit : « bah dis donc, le livre que je lis en ce moment, c’est drôôôôôlement bien… ». 

Parce que Marie-France, attention, elle ne parle pas non plus tout le temps.

Des fois, elle lit… Mais ouh là, pas n’importe quand ! Le soir, seulement, et aussi dans la salle d’attente du médecin (parce que là, y’a rien d’autre à faire). Bah oui, sinon, dans les journées de Marie-France, on fait des choses utiles. Seul loisir autorisé : le tricot ! Oui, mais c’est un passe-temps qui a depuis bien longtemps fait la preuve de son utilité : la fabrication de vêtements. Ainsi, Marie-France peut se distraire sans enfreindre sa ligne de conduite… CQFD. Mais une fois sa journée bien active achevée, elle se met au lit et ouvre le livre du moment : 10 à 15 minutes et quelques pages, et la voilà dans les bras de Morphée !

Avant, quand elle était plus jeune, Marie-France lisait beaucoup plus…

C’est que la télé n’avait pas encore fait irruption dans les campagnes. Du coup, petite, elle se planquait sous les draps pour lire à la lumière de sa lampe de poche… il faut dire que toute la famille dormait dans l’unique chambre de la maison, alors il fallait se la jouer finaude. Et puis plus tard, permis en poche et travail décroché, Marie-France avait fait de sa voiture de l’époque, une Diane, son salon de lecture : pendant la pause déjeuner ou pour fuir la voix sonore de sa grand-mère dure d’oreille, elle se réfugiait dans les livres.

Mais une fois ses sales gosses nés, impossible de trouver un moment de calme pour se concentrer sur le moindre bouquin… Du coup, la télé présentait une alternative dont elle s’est saisie !

A présent, la télé, c’est devenu trop naze (« y’a queeee des rediffusions » dixit Marie-France), alors la voilà qui renoue avec ses premiers amours… 

Tout ça pour dire que récemment, le livre qui a réjoui ses fins de journée, c’est Rien ne s’oppose à la nuit, de Delphine de Vigan.

marie-france-rien-ne-s-oppose-a-la-nuitEtonnamment, tirer les vers du nez de Marie-France sur ce qui lui a plu n’est pas forcément chose facile. D’abord, le stress de l’interrogation orale revient au galop : « Mais je sais pas si je saurai te répondre ! ».

S’exiler à l’étage de la maison pour s’entretenir au calme pouvait être une solution… mais c’était compter sans les interruptions intempestives de Patrick, mon père, pour des questions aussi urgentes et primordiales que : « Marie-France, on paye combien pour la box ? »... Après ouverture du placard, de la pochette « internet et téléphone », scan visuel de la dernière facture et réponse lancée à travers les cloisons, nous y voilà tout de même…

De l’enthousiasme de Marie-France pour le livre de Delphine de Vigan

En général, Marie-France aime les policiers et les histoires vraies à la Pierre Bellemare. Et là, justement, le roman est autobiographique. Delphine de Vigan y raconte l’histoire de sa mère et tente de décrypter les épisodes de cette vie mouvementée.

Le roman débute au moment où la romancière découvre le corps sans vie de sa mère qui s’est donné la mort… oui, bon, comme ça, ça sonne un peu sinistre… mais Marie-France est rentrée directement dans le bouquin, comme dans No et moi du même auteur, d’ailleurs.

D’abord, parce que c’est facile à lire ; et aussi parce qu’à travers le destin maternel, c’est le portrait sans complaisance de toute une famille catholique, avec son lot de non-dits et d’épreuves, que dresse Delphine de Vigan. En s’appuyant sur des allers-retours entre passé et présent, elle tente de comprendre ce qui a pu mener sa mère au suicide : son enfance, sa jeunesse, son mariage échoué, son rôle de mère puis de grand-mère... Et Marie-France, elle trouve ça très courageux de lever ainsi le voile sur son intimité !

Comment l’a-t-elle découvert ?

Aujourd’hui, la frangine et moi, on essaie de se racheter de ces années de lecture perdues… En effet, ma documentaliste de sœur s’est érigée en fournisseur officiel et tâche d’identifier les livres susceptibles de combler les soirées de Marie-France…

Mais pour celui-là, ce fut différent… un jour, à la télé (pas si naze des fois), Marie-France a vu une interview de l’auteur parlant de son livre et sa curiosité l’a titillée… et comme dans la famille, on pratique la liste de Noël, portée par une grande inspiration, je le lui ai offert… et paf, de quoi rabattre un peu le caquet de conseillère es livres de la frangine !

Marie-France R., une lectrice du soir qui aime les histoires vraies

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Commentaires
G
Tu n'as plus qu'à écrire notre histoire sur les petites filles perdues!! je pense que tu peux faire un livre entier! lol
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K
Merci !!
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G
C'est juste super bien!!! Super bien écrit en plus, et lorsqu'on connaît le personnage, c'est à mourir de rire! Bravo j'adore!
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