Au pied de mon sapin
La fête est finie…
Vous aussi, vous trouvez que les guirlandes de Noël vous narguent un peu ? C’est pas très cool de leur part d’être là, juste au-dessus de nos têtes, nous rappelant que oui, il y a quelques jours encore, c’étaient les Fêtes… que là, on est en janvier, qu’il faut retourner bosser et que si elles bougent ainsi, c’est à cause du vent qui souffle fort et amène de gros nuages chargés de pluie…
Certes, pour oublier, on peut se charger l’estomac de galette des rois et ainsi, ne pas se déshabituer subitement de manger trop et trop gras… mais est-ce bien suffisant ?
Allez, mieux vaut prendre les choses du bon côté : si c’est pas drôle aujourd’hui, c’est que justement ça l’était avant !
Les bouquins dans tout ça ?
Bah les livres, je trouve que c’est un cadeau de Noël cool, non ? Enfin si vous aimez lire, sinon c’est un cadeau plutôt chiant…
D’une part, un livre ça se savoure dans la durée et permet de prolonger un peu le souvenir des Fêtes… bien calés au chaud, au fond de votre canapé, un coup d’œil mélancolique vers les gouttes de pluie qui roulent sur les vitres de vos fenêtres…
Ça donne à celui qui l’offre l’impression de faire une bonne action en faisant le choix d’un cadeau « intelligent », d’œuvrer pour la préservation de la culture, de mettre sa pierre à l’édifice de la sauvegarde des librairies en péril… bref, de redorer son estime de soi…
Et à vous qui le recevez, ça permet aussi, accessoirement, d’entrevoir comment les autres vous perçoivent : dis-moi ce que tu crois que je lis, je te dirai ce que tu crois que je suis ; ou pour les esprits moins tordus, c’est aussi l’occasion de se laisser suggérer des lectures auxquelles on n’a pas pensé.
Qui c’est qu’a eu quoi ?
J’en ai pour ma part déposé quelques-uns au pied du sapin - qui n’a pas pris ombrage de voir des arbres transformés en feuilles de papier, car ce n’est pas un arbre pour de vrai ; ma mère, que j’imite aujourd’hui, utilise un sapin synthétique : ça ne laisse pas traîner d’épines par terre et dispense de la tâche ingrate de les ramasser, ça permet d’éviter les engueulades pour le faire passer dans la bagnole et on utilise tous les ans le même… bref, ça préserve de bien des tracas…
Alors… petit retour sur mes emplettes de Noël :
- Journal d’un corps de Daniel Pennac, version illustrée par Manu Larcenet et livret-jeu Glandez futé pour mon tonton : le premier parce que j’ai lu le roman et que je me disais que cette lecture lui irait bien (je passerai sur le poids considérable de l’ouvrage, qui m’a presque valu une tendinite au bras gauche et deux doigts sciés par l’anse du sac dans lequel je le transportais…) ; le second, parce que le tonton, l’est pas con !
- Dahodisco pour mon cher et tendre – qui n’aime pas lire ce qui ne traite pas de l’actualité footballistique, certes, mais quand il s’agit de son artiste favori… oui, peut-être vous aussi croiserez-vous un jour dans votre vie une personne dont l’artiste favori est Etienne Daho…
- Jours sans faim de Delphine de Vigan et Tant que battra mon cœur de Charles Aznavour à Marie-France, ma mère… bon, Delphine de Vigan, c’était le truc pas trop risqué vu qu’elle m’avait fait part de son enthousiasme pour Rien ne s’oppose à la nuit du même auteur… Quant à l’illustre Charles : bah Marie-France, non seulement elle aime bien les histoires vraies, mais quand ce sont des histoires vraies de gens célèbres, alors là, ça déchire…
- Hexagone de Lorant Deutsch pour mon père – on ne sait pas pourquoi, mais un jour mon père s’est pris de passion pour la guerre 14-18 puis les autres, avant que ce ne soit la Révolution française, pour en arriver à la conclusion que finalement, il aimait l’Histoire ! Face au rayon « beaux livres d’histoire » remplis de photos, fac-similés et autres illustrations, j’ai eu peur de lui offrir un livre qu’il avait déjà eu et me suis repliée sur un bouquin plus généraliste… à Noël, la prudence est de mise !
- Les voyages de loup pour le neveu de 3 ans de mon cher et tendre… là c’est le cadeau « bonne conscience » ou vieille tante casse-couille, comme on veut… mais vraiment, vous auriez vu la figurine de la princesse à tête de loup qui accompagnait le bouquin, vous auriez craqué, vous aussi…
- Et bien sûr, la frangine a voulu des bouquins dont le nom était proprement écrit sur sa liste de Noël (tradition qui perdure dans la famille). Mais du coup, le challenge, c’est justement d’en sortir sans se planter… alors je lui ai acheté Lecteurs, à vous de jouer ! : un livre format poche avec plein de QCM sur la littérature, qui lui permettra d’étaler sa science, de se la jouer parce qu’elle bat mon père et qui fera l’animation de notre soirée de Noël de l’an prochain… enfin jusqu’à ce qu’à ce que quelqu’un lui dise « tu nous emmerdes avec tes bouquins ; on a qu’à jouer au Quiz TF1 ! ».
De mon côté, j’ai trouvé empaquetés sous le sapin Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussecq et Pays perdu de Pierre Jourde, parce qu’ils étaient sur ma liste au Père Noël !
Et vous, des livres, il y en avait pour vous au pied du sapin ?
Nota bene : l’œuvre représentant le Père Noël a été reproduite sans autorisation de l’auteur ; le nom de celui-ci n’est pas indiqué, supposant qu’il préférera rester anonyme.
Journal d’un corps, Daniel Pennac, mis en dessin par Manu Larcenet ; Glandez futé, Hans Margoulinski, Ed Wood ; Dahodisco, Benoît Cachin et Franck Vergeade ; Jours sans faim, Delphine de Vigan ; Tant que battra mon cœur, Charles Aznavour ; Hexagone, Lorant Deutsch ; Les voyages de loup, Orianne Lallemand, Eléonore Thuillier ; Lecteurs, à vous de jouer ! ; Il faut beaucoup aimer les hommes, Marie Darrieussecq ; Pays perdu, Pierre Jourde