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A la folire !
6 octobre 2014

Lecture au château de Nantes avec Echos !

Vendredi, à l’heure de l’apéro…

Pour clore la semaine dernière en beauté, j’avais réservé 2 places pour une lecture au château vendredi soir à 19h, à l’occasion de la 2e édition d’Echos : des lectures qui résonnent !

Mon cher et tendre me faisait la faveur de m’accompagner – redevable d’une ENORME et folle concession que j’avais moi-même fait dimanche dernier en me rendant à la Beaujoire, pour assister à un match de foot.

Au programme : une petite heure de lecture-déambulation avec Eric Pessan, entouré d’un public presque exclusivement féminin ! L’auteur nous livre une petite citation pour commencer… J’actionne péniblement la mécanique de mes neurones fatigués en cette fin de semaine et je crois parvenir à en comprendre le sens (avec quelques doutes) ; je cherche le regard de mon cher et tendre qui me glisse « j’ai rien compris ». Et c’est parti !Moyenne

echos-chateau-de-nantes-octobre-2014

 

Instant volé au musée !

Le moment a quelque chose d’étrange ; Eric Pessan, feuilles A4 à la main, entame un exercice sans doute pas facile : dans le silence religieux des salles vides du musée, il nous lit le texte dont il est l’auteur, Le monde et l’immonde, une commande du musée d’histoire de Nantes.

Voilà bien longtemps qu’on ne me fait plus la lecture : mon père a délaissé ses imitations (que je trouvais à l’époque on ne peut plus fidèles) de Winnie, Tigrou, Bourriquet et Porcinet pour me laisser lire toute seule… Ici, ça n’a rien à voir : ni ourson glouton, ni tigre bondissant, ni petit cochon bégayant : le texte parle du musée dans lequel nous nous trouvons !

Par cette soirée d’octobre exceptionnellement chaude, nous voici entourés des objets qui témoignent de l’histoire de Nantes, enveloppés par les épais murs du château : le moment est assez excitant ! Je sens renaître en moi la gamine qui adorait les histoires de manoirs où il se passait des trucs bizarres.

Embarquement pour l(es)’histoire(s)

eric-pessan-chateau-de-nantesOn aurait pu craindre l’exercice de style un peu intello – mais il n’en est rien ! Eric Pessan a de – belles – choses à nous dire !

Il ne nous raconte pas une histoire, mais nous livre une réflexion sur le rôle d’un musée, sur notre perception de l’histoire. Au milieu d’une salle agrémentée de vitrines, tableaux et autres témoins du passé, il attire notre attention sur les histoires que chacun de ces objets nous invite à écouter…

Comment les restituer fidèlement ? Comment donner la parole à chacun ? Notre point de vue n’est-il pas biaisé ? Comment se construire sur un passé pas toujours glorieux ? Et pour un auteur, comment faire ressentir l’histoire sans se borner à la transmission de savoir ? Eric Pessan ouvre toutes ces questions – le tout dans un style plutôt balèze !

A la gloire de l’immonde

C’est dans la 3e salle que la lecture atteint son apothéose – et que l’on comprend le titre du texte : Le monde et l’immonde.

Eric Pessan imagine la vie des objets aujourd’hui figés dans une vitrine, ou plutôt la vie des anonymes qui les ont maniés chaque jour. Il ne s’attarde pas sur les personnages illustres dont la mémoire a traversé les siècles. C’est sur le manche d’un hachoir à sucre qu’il se concentre. Au fil des mots, il redonne vie à la main qui le tenait. Le manche de l’outil raconte le travail pénible et répétitif, la souffrance quotidienne, l’anonymat et l’oubli. Cette main me fait penser à une main plus familière : celle de ma grand-mère, elle aussi usée et déformée par le travail.

Ainsi s’opposent le monde – la pureté, la noblesse – et l’immonde, qui désigne non pas quelque chose d’écœurant, mais tout ce qui n’en fait pas partie…

On traverse ensuite la cour du château pour rejoindre l’auteur à une petite séance de dédicace ! Mon cher et tendre ressortira plus mitigé que moi de cette petite heure de lecture, pas mécontent qu’elle se soit terminée pour laisser place au dîner.

Les trucs de ouf qui se passent à Nantes

Je n’aurai pas l’occasion d’aller écouter d’autres lectures, mais je ne doute pas que ce week-end au château de Nantes fût des plus passionnants !

Sur le chemin pour rejoindre ma voiture après un repas dans une crêperie où le beurre salé achève de me mettre en joie, nous croisons Philippe Forest himself sortant du château – un autre auteur mis à l’honneur ce soir-là… L’occasion de me convaincre une nouvelle fois que, vraiment, la Nantes d’aujourd’hui est une ville sympa où il se passe des trucs qui en valent la peine !

Echos, un week-end de lectures et de voyage

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